Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/303

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en route l’inspection de deux gendarmes sans provoquer le moindre doute sur mon identité.

Je descendis à l’hôtel de l’Amirauté, près du port, avec mon bagage, et sur ma malle on lisait en grosses lettres M. DE L’ÉTINCELLE, lequel nom je me répétais sans cesse comme Ali-Baba se répétait celui de Sésame, car c’était le talisman qui allait m’ouvrir la porte de l’exil, devenu pour moi la porte de la liberté. Je demandai une chambre, et sur la question qui me fut faite : Monsieur désire-t-il manger à table d’hôte ? — Sans doute ! répondis-je, si la table d’hôte est nombreuse ; ne voulant pas avoir l’air de redouter d’être vu.

— Monsieur voudra-t-il me remettre son passeport pour que je l’inscrive sur mon registre ? dit madame Duval… Je lui tendis avec assurance le passeport tout déployé.

— M. Antoine de l’Étincelle ! remarqua madame Duval… Monsieur serait-il le fils de M. le marquis de l’Étincelle ?

— Lui-même, madame !

— Ah ! monsieur ! que vous allez ravir M. le marquis et mademoiselle votre sœur !…