Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/322

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voyant inflexible, déclara qu’elle s’exposerait avec son père ; et en effet, elle ne cessa, pendant le combat, de nous apporter des munitions, allant et venant du pont à la Sainte-Barbe, avec une intrépidité qui exalta jusqu’aux fanfarons qui se repentaient tout à l’heure d’avoir montré une valeur trop empressée. Malheureusement, nous n’avions pour nous ni le nombre ni l’expérience de ces sortes de combats : un seul de nos boulets occasionna quelque avarie au pirate, et tous les siens nous étaient funestes. Notre fusillade lui fit plus de mal ; mais quand eut lieu l’abordage, nous eûmes bientôt le dessous. Une heure s’était à peine écoulée que notre brick était au pouvoir de l’ennemi, et chacun de nous, parmi les survivants, se trouva transporté à bord du bâtiment vainqueur, au milieu d’une troupe furieuse de bandits de toutes les nations qui demandaient vengeance à leur commandant. Un pistolet qui me fut tiré à brûle-pourpoint par un de ces coquins aurait dû terminer toutes mes aventures, si le bras qui faisait feu n’eût été presque tranché au même in-