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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/326

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devenu son gendre, parce que Lavergue lui-même l’avait supposé, ayant vu Dolorès lever vers moi ses bras suppliants, puis accourir à mes côtés avec son père, et enfin s’abandonner au désespoir lorsque j’étais tombé pour la seconde fois. J’abrège des détails que vous devinez sans peine, mon cher Paul. De ma vie dépendait pour Dolorès la vie de son père, pour le marquis l’honneur de sa fille. Leurs tendres soins hâtèrent ma guérison. Les nouveaux rôles que nous nous étions distribués tous les trois changèrent tellement la nature de mes rapports avec Dolorès, qu’un jour le marquis joignant nos deux mains, me dit : — Maurice, pourquoi prendre cet air froid avec votre femme ?… parce que le pirate n’est plus là ? J’espère que mon mensonge n’en sera plus un si nous recouvrons la liberté ; vous nous avez parlé de la fille que vous laissez en France, Dolorès l’aimera comme si elle était sa mère…. Ma chère Dolorès, j’ai deviné tes vrais sentiments et je t’ai trahie, mais ne suis-je pas ton père ?

J’avais sur les lèvres la vérité ; mais en regardant Dolorès je n’eus pas le courage de