Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/33

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à l’hôtel de Milan, on lui dit que M. Mazade l’attendait depuis une heure, et il se fit indiquer sa chambre. Il n’eut pas besoin de se nommer.

— Ah ! c’est monsieur Paul, dit M. Mazade, en allant à lui pour l’embrasser : madame Vantairon ne se trompe pas, vous êtes tout son portrait. Mon jeune ami, j’espère que vous excusez cette embrassade d’un vieux soldat… Je vous ai vu tout petit enfant, monsieur Paul, il y a de cela plus de dix-sept ans, lorsque j’accompagnai votre oncle à Arles, en revenant de Waterloo. Que d’événements depuis ce temps-là !…

Pendant que M. Mazade parlait ainsi, Paul examinait attentivement sa figure. Quoiqu’il se dît vieux soldat, l’ancien officier de Berchigny avait l’air encore jeune. Malgré ses cheveux grisonnants et son teint cuivré par le soleil de l’Inde, il était impossible de lui donner plus de la quarantaine. Son visage empruntait toutefois une certaine gravité à la barbe épaisse qui lui descendait jusque sur la poitrine.

— Monsieur, lui répondit Paul, je serai