Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/347

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par la seule crainte de compromettre la vie de ceux de leurs camarades que Bénavidès avait forcés de marcher en avant. Martin Lavergue m’accompagnait, assez indécis sur le nouvel état qu’il lui conviendrait de choisir, et n’espérant guère retrouver son brick à l’ancre. Nous fîmes diligence ; mais le bruit de la bataille nous avait précédés, et je fus saisi d’une cruelle inquiétude à l’approche d’Arauco, en voyant une immense fumée envelopper la ville jusqu’à la mer. Penelo, chef d’une tribu auxiliaire des Chiliens, avait surpris nos amis les Araucans ; ceux-ci, abandonnés par l’équipage anglais et se croyant trahis, s’étaient retirés du côté de leurs bois, après avoir mis le feu aux maisons et à tous les navires mouillés dans la baie. Je me précipitai à travers les débris fumants de cet incendie. La demeure de Bénavidès, comme toutes les maisons construites en pierre, avait été brûlée, mais la flamme n’avait dévoré que les portes et la toiture. Hélas ! où Dolorès pouvait-elle être ? comment retrouver ses traces ? Sur un des murs de l’appartement qu’elle avait occupé, je lus heureuse-