Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/349

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joindre les Araucans. Je ne le dissuadai en aucune manière, persuadé qu’il avait raison, car je n’aurais peut-être pas eu assez de crédit pour empêcher qu’il ne figurât au faîte d’une potence comme pirate. Le drôle avait d’ailleurs quelque peine à s’éloigner un peu trop d’Arauco, où il avait enterré, dans un lieu connu de lui seul, toute sa part du trésor de son navire lorsqu’il était descendu à terre pour remonter à cheval, dix-huit mois auparavant. Cet argent montait à une somme assez considérable pour fréter et armer un nouveau brick, si Martin Lavergue se dégoûtait de la vie indienne dont il allait faire l’essai.

La Conception a deux ports, Calcuhuana et Saint-Vincent ; nous touchâmes à ce dernier qui est plus près de la ville, où je me hâtai de me rendre en apprenant que les fugitifs d’Arauco y étaient arrivés par terre depuis trois jours. Les maisons de la Conception, les églises même et le palais de l’évêque attestaient suffisamment par leurs ruines que les Araucans et Bénavidès avaient plus d’une fois porté la guerre jusque sur ses places pu-