Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/36

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peu plus grand de taille que Mazade, paraissant plus âgé de deux ou trois ans, brun ou plutôt bronzé comme lui, d’une physionomie plus sérieuse, quoiqu’il lui manquât le grave appendice de la barbe orientale, et n’ayant que la moustache espagnole à moitié grise, de même que les cheveux. Paul fut frappé de la bienveillance de son sourire, triste mais doux, et il se sentit tout d’abord attiré vers cet inconnu par un sentiment d’affection respectueuse. Il ne se fit entre eux, dans cette première rencontre, qu’un échange des phrases banales de la simple courtoisie. Mais ceux qu’une sympathie secrète met ainsi d’accord à la première vue, savent ajouter aux plus simples paroles un accent particulier. M. Mazade lui-même, plus communicatif de sa nature que l’Espagnol, et qui avait beaucoup à raconter à son jeune ami, fit observer avec raison que, puisqu’ils devaient tous les trois occuper la même banquette de la diligence jusqu’à Paris, il était prudent de ne pas entamer ce soir-là un entretien qui les mènerait loin ; car il avait pour son compte une longue histoire à raconter. Ils se