Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/360

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venait d’entendre lui paraissait le plus fantasque des romans. Il se demandait, par réflexion, si cette longue confidence faite au clair de la lune n’était pas le produit de sa propre imagination, ou du moins un conte inventé à loisir, sinon pillé dans quelque chronique castillane et arrangé pour une Revue par don Antonio de Scintilla, qui aurait voulu en essayer l’effet sur son jeune ami, en vrai professeur de langue et de littérature.

— Mais abuser à ce point de la personnalité ! oh ! non, impossible ! Puis quelle invraisemblance, si ce n’était la vérité même… une vérité palpable et logiquement prouvée… que cette triple individualité d’un homme qui est à la fois Don Antonio Scintilla, M. de l’Étincelle et Maurice Babandy ; hier le spectre de mon oncle, aujourd’hui mon oncle vivant. Non, ce n’est ni un rêve, ni une apparition, ni un conte…. Mais qu’il a bien raison, quelle fortune singulière est la sienne ! quelle suite de coups de théâtre pour un homme qui ayant, jeune encore, soumis son imagination à son bon sens, ne demandait qu’à vivre prosaïquement comme un bon