Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/370

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lopper en quelque sorte de la fiction qu’elles allaient adopter, elles auraient voulu échanger, peut-être malgré elles, au moins un sentiment de sympathie douloureuse. Il leur fut aisé de voir que l’expression d’impassibilité de leurs visages n’était qu’une affectation pénible, et que leur émotion ne tarderait pas à se faire jour. Odille, qui rompit la première ce silence significatif, feignit cependant de ne voir dans les yeux du prétendu M. de l’Étincelle que la froideur mélancolique dont il prétendait s’armer ; son instinct de femme eût suffi pour lui inspirer le langage de la plainte alors qu’on lui défendait de se livrer à la naïveté de ses sentiments.

— Vous vous êtiez bien annoncé, monsieur ; vous tenez parole : vous êtes bien celui que vous voulez être, un étranger pour moi, rien de plus. Il était à peu près superflu de me prévenir contre une fausse ressemblance, je n’aurais pu jamais reconnaître en vous celui dont le nom n’existe plus, dont le cœur n’est plus que cendres, je le vois bien.Votre lettre est obscure, monsieur, sur beaucoup de points, mais elle ne m’a paru que trop claire sur ce-