Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/431

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» Par exemple, je ne sais comment ma noble famille prendra cela ; mais la future comtesse de Tancarville veut être présentée à notre cour bourgeoise et danser avec le duc d’Orléans, qui est ici à la mode parmi les Anglaises. Aussi me suis-je rapproché de notre ambassade. Le prince de Talleyrand m’a parfaitement accueilli. Mais devinez qui j’ai rencontré déjà trois fois à l’hôtel diplomatique d’Hanover-Square !… mon ancien rival, M. Théodose d’Armentières, que tout le monde à Paris croit aux eaux avec une dame dont je ne parle plus qu’avec respect, vous le savez ; M. Théodose d’Armentières, j’en suis certain, est un agent secret de notre ambassadeur. Je l’ai vu encore au drawing room de S. M. Guillaume IV, chez le baron allemand de Thundergot, le factotum des Cobourg, etc., etc. Je me trompe fort, ou M. Théodose d’Armentières négocie quelque mariage délicat… non pour son compte bien entendu, mais pour quelque prince ou princesse nubile. Qui sait ? un adroit intrigant comme celui-là marierait le Grand-Turc à la république de Venise. Je ne réponds donc pas que la princesse Victoria reste long-temps disponible s’il s’est mis dans la tête de lui donner un époux.

» Pour en revenir à mon mariage, qui se fera sans tant de négociations, rendez-moi un service, mon cher Paul, c’est de monter dans mon appartement chez mon père, à qui j’écris en conséquence : derrière un petit tableau, représentant mon ancêtre Bohëmond à la cour de l’empereur grec, vous trouverez la clef de mon bureau et vous dépouillerez ma correspondance. Quelques lettres compromettantes peuvent y figurer, je vous prie de les jeter au feu. Miss Livy m’a fait promettre de lui délivrer tout le paquet ; mais