Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/47

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— Certainement, pour qu’un auteur traite impartialement une question pareille, il faut qu’il soit désintéressé pour son compte.

— Eh bien ! monsieur, le roman m’a fort amusée, mais il ne m’a pas convertie.

— Vous avez eu peur de tirer une conclusion sérieuse d’un ouvrage frivole. Pour moi, je ne serai romanesque que par la forme ; tous mes exemples seront empruntés à des situations réelles. Je ne vous en citerai qu’un. Peut-être connaissez-vous l’histoire du colonel Beralier ?

— Non, monsieur.

— Eh bien, le colonel Beralier avait été marié par Napoléon lui-même à une riche héritière, mais l’empereur avait exigé du colonel sa parole d’honneur qu’il ne quitterait son régiment que le temps rigoureusement nécessaire pour la cérémonie, lui promettant, après la campagne, un congé qui lui permettrait de faire plus ample connaissance avec sa moitié. Mais une campagne succédant à une autre, et l’empereur remettant toujours le congé promis d’année en année, le colonel se trouva avoir fait toutes les guerres de l’em-