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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/56

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plaça la frugale tasse de café au lait. M. Mazade fît même déboucher quelques bouteilles de vin d’extra, qui se trouva bon par hasard, bien qu’un peu capiteux, et dont M. Bohëmond de Tancarville prit sa part, enchanté de tenir tête au généralissime franco-indien. Rentrés dans la diligence, les voyageurs sommèrent leur compagnon de raconter son histoire, et il ne se fit pas prier, après avoir prévenu madame de Bronzac que, s’il ne possédait pas au suprême degré l’art de gazer, il ne se permettrait pas de faire certaines confidences devant une dame. D’ailleurs, ajouta-t-il, je n’appartiens pas à l’école des romanciers modernes, qui ne laissent rien à deviner à leurs lecteurs, comme s’il n’était pas à la fois plus poli et plus littéraire de supposer que ceux-ci ont un peu d’imagination, assez du moins pour combler les lacunes de deux ou trois réticences.

— Ce préambule est-il bien rassurant ? demanda madame de Bronzac à son voisin.

— Ne vous alarmez pas, madame, si je passe pour un mauvais sujet parmi mes amis ; je suis très chaste dans mon langage,