Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/59

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mière messe de mon frère. Je me souviens que je ne fis qu’en rire ; une pareille récréation était fort peu de mon goût. Mon père se consolait de ma turbulence, en pensant qu’elle indiquait des inclinations militaires et que le ciel ferait de moi, à défaut de mon frère, le vrai descendant de ces Normands qui autrefois, par partie de plaisir, s’en allaient conquérir l’Angleterre ou la Sicile. Je viens d’Italie, mais je dois avouer que ce ne sont pas des conquêtes de royaume que j’y ai faites.

Madame de Bronzac ne put s’empêcher de sourire : Mazade et les autres voyageurs tinrent leur sérieux.

— Cependant, continua M. Bohëmond, sans la révolution de juillet j’aurais obtenu une sous-lieutenance ; le roi l’avait promise à mon père, à qui le ministre l’avait refusée, sous prétexte que j’avais les épaules un peu inégales, comme si ce n’était pas là, M. de Chateaubriand l’a très bien dit dans sa Vie du duc de Berri, un signe caractéristique des grandes races militaires avant et depuis le maréchal de Luxembourg, qui était, lui,