Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/85

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Sombre (nom prononcé Somron par les Indiens), qui en était devenu amoureux en la voyant danser. Elle n’était alors qu’une bayadère esclave. Sombre, qui avait fait une brillante fortune, vivait en vrai rajah près de Delhi ; il acheta la pauvre bayadère à son maître, la fit danser pour lui seul et finit par l’épouser, captivé par son esprit subtil autant que par son incroyable agilité. Il était vieux, et il ne vécut pas long-temps après ce mariage. En mourant, il légua toutes ses richesses à sa veuve. Celle-ci voulut à son tour prendre un mari à son gré. Elle choisit Levassu, jeune aventurier français, qui en peu de temps s’était élevé à un rang supérieur à celui de Sombre. Avec les richesses que lui apporta la bégum, il augmenta encore son influence et ses possessions jusqu’à pouvoir prendre place parmi les rajahs ou princes du pays ; il réunit sous ses ordres une armée nombreuse et guerroya en conquérant. Sa femme se montra la digne compagne de ce chef belliqueux ; elle voulut l’accompagner dans toutes ses expéditions, prendre part à tous les hasards de sa vie, monter à cheval ou sur un éléphant