Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/93

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— Il y a bien long-temps de cela, si cela est vrai, dit le général Mazade ; on prétend en effet qu’une de ses femmes fut condamnée par elle à être enterrée vivante, et que, pour être sûre que personne ne viendrait la délivrer, la reine étendit sa natte royale sur la dalle du caveau, où elle resta assise trois jours, y prenant tous ses repas, y fumant toutes ses pipes, et y dormant les nuits.

— Quelle horreur ! dit madame de Bronzac.

— Je dois ajouter, continua Mazade, que mon ami le curé de Saint-Pierre de Meerut, à qui je parlai de cet acte de cruauté épouvantable, hocha la tête, et m’assura que la reine s’était fait passer en cette occasion pour plus méchante qu’elle n’était, ayant au contraire secrètement favorisé elle-même l’évasion de la victime. Pour me le prouver, il s’arrêta un jour avec moi sur la grande place de Meerut où un jongleur venait d’amasser la foule. Après plusieurs tours plaisants, cet homme, sous un léger prétexte, entra tout-à-coup en fureur contre une petite fille de six à huit ans qui l’aidait à amuser le public. Malheureuse ! s’écria-t-il, à genoux, tu vas