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jules janin

Quel doux et consolant spectacle (ô suprême récompense d’une vie consacrée au travail !) : une foule émue, recueillie, tous les habitants d’Évreux, pour ainsi dire, se trouvaient dans l’immense cortége, s’empressant de rendre hommage au prince de l′esprit et, en même temps, au cœur loyal qui venait, après tant d’années d’un glorieux labeur, chercher au milieu d’eux l’éternel repos. Ils l’ont reçu non-seulement comme un hôte éminent, mais comme un ami véritable !

Lorsque le corps arriva à la cathédrale (une merveille commencée au xie siècle, les cloches sonnèrent à toute volée. L’émotion augmentait encore. Ce soleil éblouissant, ce paysage si pittoresque, ces chants religieux, cette fanfare, ces tambours battant aux champs, ces cloches si vibrantes, impressionnaient profondément les âmes.

À l’issue de la messe funèbre, chantée en faux-bourdon, tous les assistants se rendirent au cimetière, et M. le docteur Fortin, maire d’Évreux, prononça, les yeux pleins de larmes, d’éloquentes paroles, qui furent écoutées avec