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Page:Piedagnel - Jules Janin, 1877.djvu/141

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jules janin
des trouvailles de mots du pittoresque le plus heureux et le moins prévu pour tout le monde, à commencer par l’écrivain ; comme le philosophe, il cédait à des enthousiasmes ou à des colères d’un élan vraiment lyrique. Qui ne se souvient de son beau feuilleton consacré au roi Louis-Philippe devenu, après 1848, la facile proie de pamphlétaires à images !
Le trait original et la forme légère qui firent la supériorité du feuilletoniste badinant avec la critique, Janin ne les emprunta à personne : il la trouva, cette forme, tout armée à la légère dans les grâces de son esprit : il n’eut point de maître en ce genre, auquel il donna ses grandes entrées dans la prose française, et, comme son talent n’était tiré qu’à un seul exemplaire, il n’a point laissé d’école.
… « Ce jeune homme casse les vitres ! » s’écriaient, en attestant la mémoire de Geoffroy, les vieux abonnés des Débats. — « Eh ! laissez donc, messieurs ! » répondait en chœur la jeunesse romantique, « il se contente de les détacher avec le diamant de son style ! »

Prenons le fragment suivant à Arsène Houssaye, l’un des fidèles du chalet (Jules Janin était le parrain de son fils, le jeune et savant auteur de l’Histoire d’Alcibiade, et c’est même l’éloge de ce livre qui a fait l′objet de son dernier article) :

Étudiez de près l’Âne mort et le Chemin de traverse,