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Page:Piedagnel - Jules Janin, 1877.djvu/49

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jules janin.
consulat de Plancus. Nous l’avons tous connu, ce doux consulat de la vingtième année, en pleine espérance, en plein orgueil matinal. Pas de doute à ces heures choisies, pas de barrière et pas de murmure ! On va tête levée, on obéit à l’inspiration printanière, on ne sait rien de l’ambition et de ses délires, de la fortune et de ses obstacles. « De temps à autre j’ôtais mon chapeau, s’écrie un héros de Shakespeare, afin de voir s’il n’avait pas pris feu à quelque étoile ! » Tout vivait et se renouvelait dans un cercle enchanté : Virgile avait vingt-cinq ans ; Horace en avait trente à peine ; Ovide était le roi de la jeunesse ; Tibulle était loin de songer au suicide, et Varius ne pensait guère qu’il entrerait aux conseils de César !…