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Page:Pierquin - Le Poème anglo-saxon de Beowulf.djvu/80

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CHAPITRE V

Le rang personnel. L’homme libre. Le noble

Le rang personnel chez les Anglo-Saxons, apparaît inséparable de la possession de la terre.

Ce principe est développé dans Tacite, qui ne parle pas seulement de nobles, mais encore de rois, de princes et d’autorité transmise par héritage[1]. L’histoire la plus reculée d’Europe, telle qu’on la peut connaître, est sans exemple d’une période où il n’y ait eu ni hommes libres, ni nobles, ni serfs, et dans la succession des âges ces distinctions ne font que se préciser et que se développer, et toute donnée en dehors de ces faits acquis, n’a jamais que la valeur d’une conjecture. Sans doute le premier Germain a-t-il pu être prêtre et seigneur en sa propre maison, mais encore fallait-il qu’il vécût sous une forme de gouvernement, civil ou religieux, ou présentant, peut-être, ce double caract-

  1. Les Chérusques, cherchant un roi, envoient demander à Rome, un descendant d’Arminius (Tacit., An., XI, 47). « Reges ex nobililate, duces ex virtute sumunt » (Tacit., Germ., VII). « Magna patrum merita principis dignationem etiam adolescentulis assignant (ibid., XIII). Les Hérules, en Illyrie, ayant tué leur roi, envoyèrent demander à leurs frères de Thale (Scandinavie), un descendant de sang royal : pendant l’absence de celui-ci, ils acceptèrent un autre roi, du choix de Justinien. Mais ils déposèrent ce dernier et rejetèrent l’alliance romaine, à l’arrivée du prince qu’ils avaient demandé (Procop. Bell. Got., II, 15).