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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

Disons maintenant quelques mots sur les mœurs et coutumes des nations indiennes de l’Ouest en général. Dans toutes les tribus des montagnes, le costume est à peu près le même. Les hommes portent une tunique très-longue de peau de gazelle ou de grosse-corne ; des guêtres de peau de chevreuil ou de biche ; des chaussures de la même étoffe, et un manteau de peau de buffle ou une couverture de laine, rouge, bleue, verte ou blanche. Les coutures de leurs habillements sont ornées de longues franges ; ils en ôtent la crasse en les frottant avec de la terre blanche (c’est le savon des sauvages). L’Indien aime à entasser parure sur parure ; il attache à sa longue chevelure des plumes de toute espèce ; la plume de l’aigle occupe toujours la place principale ; c’est le grand oiseau de médecine, le Manitou ou l’esprit tutélaire du guerrier sauvage. Ils s’attachent en outre toutes sortes de colifichets, des rubans de toutes couleurs, des anneaux, des osselets et des écailles. Ils portent au cou des colliers de perles entrelacées d’une sorte d’écaille oblongue qu’ils ramassent sur les bords de la mer Pacifique. Le matin, tous se lavent ; mais, faute d’essuie-main, ils se servent du bout de leur tunique. Chacun rentre ensuite dans sa loge pour faire sa toilette, c’est-à-dire, pour se frotter la figure, les cheveux, les bras et la poitrine de graisse d’ours sur laquelle ils étendent une forte couche de vermillon, ce qui leur donne un aspect farouche et hideux : souvent je