les Sheyennes que j’ai rencontrés deux fois sur les bords de la Platte, la nombreuse nation des Sioux, les Mandans avec les Arikaras et les Gros-ventres ou Minatarees (trois tribus réunies, ensemble trois mille âmes) qui m’ont reçu avec tant de marques d’estime et d’amitié ; les Omahas avec qui j’ai eu plusieurs entretiens sur la religion, d’autres nations encore, qu’il serait trop long d’énumérer, ne sont pas éloignées du royaume des Cieux.
Il n’y a que les Pieds-noirs dont on aurait lieu de désespérer, si les desseins de Dieu ressemblaient toujours aux pensées des hommes : ce sont des assassins, des voleurs, des traîtres, pis que cela encore ; mais qu’étaient primitivement dans l’Amérique du Nord les Chiquites, les Chiriguanes, les Hurons et les Iroquois ? et avec le temps et le secours d’en haut que ne sont-ils pas devenus ? N’est-ce pas à ces derniers que les Têtes-plates sont redevables des germes de bien qui produisent aujourd’hui sous nos yeux de si beaux fruits ? D’ailleurs les Pieds-noirs n’en veulent pas aux Robes-noires ; loin de là, les autres Indiens nous assurent que, si nous nous présentions à ce titre, nous n’aurions rien à craindre d’eux. C’est même en qualité de Robe-noire que, l’année dernière, étant tombé entre les mains d’un de leurs partis, je fus conduit comme en triomphe à leur village, porté par douze guerriers sur un manteau de peau de buffle, et invité à un festin auquel assistaient tous les bra-