Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
VOYAGES

Éloignement des nations corrompues, aversion pour les sectes, horreur de l’idolâtrie, sympathie pour les blancs, pour les catholiques, particulièrement pour les Robes-noires, dont le nom seul, dans leur esprit, par suite de l’idée favorable que leur en ont donnée les Iroquois, est synonyme de bon, de savant, de catholique éminent. De plus, position centrale, emplacement assez vaste pour plusieurs réductions, terrain fertile, environné de hautes montagnes et d’une large barrière de stérilité ; indépendance de toute autre autorité que de celle de Dieu et de ceux qui le représentent le plus immédiatement ; point de tribut à payer que celui de leurs prières ; expérience déjà sentie des avantages de la vie civilisée sur la vie sauvage. Enfin conviction profonde et tout à la fois persuasion bien douce que, sans la Religion qui leur est prêchée, on ne peut être heureux, ni en cette vie, ni en l’autre.

Tout cela supposé vrai (et personne de nous n’en doute), nous devons dire ensuite : la meilleure fin que nous puissions nous proposer, est celle que nos Pères ont eue en vue au Paraguay, et les meilleurs moyens à prendre pour y parvenir sûrement, sont ceux qu’ils ont employés. Ces moyens et cette fin ont été approuvés par les autorités les plus respectables, couronnés d’un succès éclatant, et admirés même de nos ennemis.

Étant tous d’accord sur ce principe, il ne doit plus être question que de nous faire une idée nette