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XXX
ITINÉRAIRE

fut quitte pour la peur. Le Fort Pierre est le grand centre de toutes les maisons de commerce sur les eaux du Haut Missouri et un grand nombre de familles l’habitent. Comme dans les autres postes, le P. De Smet y baptisa tous les enfants. On employa huit jours à se rendre au fort Vermillon : il y eut encore des baptêmes à administrer. De là on se rendit en canot jusqu’à la mission de Saint-Joseph parmi les Potowatomies. Et, comme en 1839, on fit de nouveau le voyage de la mission jusqu’à Saint-Louis, tantôt à cheval, tantôt à pied ou en voiture. Vers la fin de décembre, le Père arriva en bonne santé à l’Université de Saint-Louis.

Il faut observer ici que, dans le désert, durant tout ce voyage, le missionnaire avait dormi chaque nuit à la belle étoile — sa soutane lui servait de tente dans les mauvais temps. — Quoiqu’il fût sans provisions, la sainte providence du Seigneur lui procura chaque jour la plus grande abondance : un buffle, ou un ours, ou un chevreuil, ou une grosse corne, et de plus une bonne variété de gibier.

Dans le mois d’avril de cette année, accompagné de deux Pères et de trois frères, le Père De Smet reprit, pour se rendre aux montagnes Rocheuses, la même route qu’il avait suivie l’année précédente, jusqu’au Rio-Colorado de l’Ouest. De là il se rendit par le vallon de Brown dans la vallée de la rivière à l’Ours, tributaire du grand lac Salé. — Arrivé aux fontaines de Soda, il entra dans un défilé des montagnes et gagna les hauteurs qui séparent les eaux du Grand lac de celles de la rivière aux Serpents. On défila par un passage étroit dans la petite vallée de la rivière Port-neuf et on arriva au Fort-Hall, sur les bords de la rivière