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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/114

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Hercynia, dont les plumes luisent comme feu, lesquelles combien que la nuict obscure les couvre, & les tenebres les espoisissent, toutesfois elles ne reluysent d’avantage, donc souvent les hommes du païs allants de nuict, en sont esclairez. Quelques autheurs ont raporté, qu’il voloit des oyseaux d’Ethiopie à Troye au sepulchre de Mennon, & par cela qu’on les nommoit Mennonides aves ou Mennonias : habitants en la region nommee Mariandinea, & estants de couleur noire, ressemblent à un oyseau de rapine, & ne vivants de chair, ont assez de manger des semences. Les habitants du mont Casius, en Seleucie, priants Juppiter, impetrerent qu’il vient certains petits oyseaux manger les Saulterelles qui leurs gastent les bleds, mais ils ne sçavent de quel costé ils viennent, ne qu’elle part ils retournent. Aristote au trente-troisiesme chapitre du neufiesme livre De natura animalium, en nomme un, Avis Scythica, de la grandeur d’une Ostarde, habitant en Scythie, qui pond deux œufs dedens la peau d’un Lievre, ou d’un Regnard, & ainsi enveloppez les encruche à la summité d’un arbre les laissant lá, lesquels il regarde quand il est retourné du pourchas de son vivre : Et si quelcun monte sur l’arbre, il les defent en frapant des aelles, comme font les Aigles. Les magiciens ont fait entendre qu’on trouve une Gemme nommee Chloriten, dedens le ventre de l’oyseau qui ha non Scylla, laquelle ils commandent estre enchassee en fer pour s’en servir à quelques choses prodigieuses. Pausanias faisant mention des oyseaux nommez Stimphalides, qu’on dit avoir mangé les hommes pres des eaux Stymphalides, & avoir esté tuëz par Hercules, ne voulut affermer s’ils ont affinité avec ceux qu’on surnomme Archadiens d’Arabie : mais qu’il se peut faire qu’estants premierement naiz en Arabie, quelque partie vola en Arcadie en la riviere Stymphalis, ou ils furent ainsi nommez : mais qu’il peut bien estre qu’ils obtiennent autre appellation en Arabie. Lon dit qu’ils sont de la grandeur d’une Gruë, ressemblants à l’Ibis : mais leurs becs sont plus forts, qui ne sont voutez & croches comme de l’Ibis, & portent une huppe sur la teste. Lon dit qu’ils se tiennent es lieux deserts d’Arabie, n’estants moins cruëls aux hommes, que les Lions & Pantheres, & les assaillent s’ils les veullent chasser, & les frapants de leur bec, les navrent à mort. Cardanus fait mention d’un oyseau nommé Manucodiata, que Postel nommoit Apus. Les Grecs nommerent Syrnia, iceluy que les Latins appelloyent Strix. Et les anciens Latins disoyent Picos, ceux que les recents nomment Gryphas. Nous mettons encor Penelops, entre ceux qu’ignorons. Aristote ha seulement dit, Penelops, vole entour les lacs & les rivieres. Si nous croyons au gloseur d’Aristophanes, nous le penserons semblable à une Canne : mais les uns le veulent entendre plus grand, les autres plus petit, les autres de la grandeur d’un Pigeon : autres autheurs veulent qu’on lise ainsi en Pline au vingtdeuxiesme chapitre, du dixiesme livre, Anserini generis sunt Penelopes, au lieu de dire Chenalopeces. Combien qu’au trente-septiesme livre, chapitre deuxiesme, il die que les oyseaux nommez Meleagrides, & Penelopes, vivent en un lac appellé Cratis. Encor advouons Cheramus, nous estre incognu, soit que pour Ceramides, on lise au mesme lieu en Pline Chenerotes, ce nous est mesme livree. Pline dit, que c’est un oyseau plus petit que l’Oye sauvage. Aristophanes parlant des oyseaux en une comedie intitulee les oyseaux, en ha cogneu un nommé Cerchnes, qui mange les sauterelles. L’interprete ha dit en ceste maniere. Primum quidem ipsorum vineas Parnopes non edunt, sed noctuarum insidiae in ipsos & Cerchneidum invebet.