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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/173

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nuict, mais seulement le soir, & le matin, n’estoit que le temps les empeschast. Une chose est trouvee estrange en ce Hibou, c’est que l’avons trouvé sur jour en une plaine de Cilicie caché entre les plantes d’Ambrosia, & toutesfois n’y avoit aucun arbre à quatre lieuës à la ronde. Mais ce moyen Duc, & aussi le plus grand, vivent communement en païs de montaigne, au contraire de la Hulote, & Cheveche, qui se tiennent communement par les plaines. Quand cestuy cy est rencontré de quelque oyseau, ou animal qui le veulle assaillir, il se deffend de ses griffes & du bec, & fait un grand sifflet à la maniëre des Chats. Les cornes de ce petit Duc luy procedent de quatre ou cinq plumettes qu’il ha en chasque costé sur le sommet de la teste, qui sont rousses par les orees, & noires par le milieu, & merquees de quelque peu de blancheur. Il est fort bien bourru de plumes, & vole legerement. Qui luy haulse l’aelle, la voit plus blanchastre, & principalement environ les pliz. Sa queuë & longuette, en egalle longueur à ses aelles, qui est madree à la façon de celles des oyseaux de proyë : comme aussi les madrures des plumes de dessous son ventre sont telles, que la couleur noire tient le long de la coste en la plume : mais les orees sont tachees de blanchastre & de fauve, autrement que le dessus du dos, ou les griveleures sont fort menuës.