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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/219

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Du bec d’un oyseau des terres neufves, incognu aux anciens.
CHAP. XXVIII.


CEUX qui navigent aux terres neufves, faisants leur profit de toutes choses, apportent ce qu’ils trouvent de bon, pour vendre aux marchands. Or est-ce qu’il y ha un oyseau en ce païs lá, ayant le bec long de demy pied, gros comme le bras d’un enfant, poinctu & noir par le bout, mais blanc en touts autres endroits, & quelque peu coché par les bords. Il est creux par dedens : estant si finement delié, qu’il en est transparent & tenue comme parchemin, & par ce est moult legier. Cest sa beauté qui fait qu’on en voit ja plusieurs par les cabinets des hommes curieux de choses nouvelles : Car au demeurant, lon ne s’en sert à aucune chose. Et nous n’ayants veu l’oyseau qui l’ha produit, n’en pouvons dire autre chose, sinon que par soupçon le pensons estre de pied plat. Et par ce l’avons mis en cest endroit avec les oyseaux de riviëre. Mais pour faire voir quel est ce bec, en avons cy mis le portraict. Il est seul entre touts ceux qu’avons observez, à qui n’ayons veu conduicts pour odorer.

FIN DU TROISIESME LIVRE.