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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/225

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nous tenons quelque petit chien pour compagnië, que faisons coucher sur les pieds de nostre lict pour plaisir : iceluy y avoit telles fois quelque Lion, Once, ou autre telle fiere beste, qui se faisoyent chere comme quelque animal privé es maisons des paisants. Lon dit communement, que le Heron est viande Royale. Parquoy la noblesse Françoyse fait grand cas de les manger, mais encor plus des Heronneaux : toutesfois les estrangers ne les ont en si grande recommendation. Il sont sans comparaison plus delicats que les Grues. Il apert par le vol qu’on dresse maintenant pour le Heron avec les oyseaux de proyë, que les anciens n’avoyent l’art de fauconnerië si à main comme on l’ha maintenant. Aristote ha bien dit, au premier chapitre, du neufiesme livre, que l’Aigle assault le Heron, & qu’il meurt en se deffendant. Le Heron se sentant assailly, essaye à le gaigner en volant contremont, & non pas au loing en fuyant, comme quelques autres oyseaux de riviëre : & luy se sentant pressé, met son bec contremont par dessous l’aelle, sachant que les oyseaux l’assomment de coups, dont advient bien souvent qu’il en meurt plusieurs