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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/243

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que les plumes joignant le corps sont l’aegale longueur quand il ha l’aelle fermee aux grosses premiëres pennes. Telle petite corpulence montee dessus si haultes eschasses, chemine gayement, & court moult legerement. Il hante les prairiës, & le bort des rivieres, & estangs, & se tient communement dedens l’eau jusques aux cuisses. Il n’ha saveur de sauvage, ains est de goust delicat, & de bon odeur aromatique. On le louë le plus delicieux d’entre touts les oyseaux de son ordre.

Du Chevaliër noir.
CHAP. XVI.


IL EST manifeste qu’il y ha distinction du Chevaliër noir au rouge. La preuve en est facile : car le noir dés sa naissance ha les jambes & le bec noir, mais le dessus du bec qui touche à la teste est rougeastre. La distinction du plumage de ce noir, monstre aussi la difference, qui est plus noir que celuy du gris. Qui auroit coupé la teste, les jambes, & les aelles au Chevaliër noir, trouveroit le reste du corps quasi semblable à celluy d’un Pigeon ramage, qui est entre cendré & noir. Et s’il est question de parler des Chevaliërs qui sont muez,