Aller au contenu

Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De la Perdris de Damas, ou de Syrie.
CHAP. XVI.


COMBIEN qu’on trouve autheurs qui font mention d’une Perdris qu’ils dient en Latin Syroperdix, de couleur noire excepté le bec, qui est rouge, laquelle lon ne peut apprivoiser, frequente à Antioche en Pisidie, toutesfois nous ayants observé une autre espece estants en Damas, & ne luy sçachants nom ancien, l’avons nommee Perdris de Damas : & pour ne redire une chose diversement, nous avons transcrit cecy du quatre vingts & tresiesme chapitre du second livre de noz observations, ou avions ja escrit en ceste maniëre. Je n’ay veu autre gibbier en Damas plus insigne que les Perdris de ce païs lá. Telles Perdris sont moindres que les rouges, & Gouasches, ou grises. La couleur de dessus leur dos, & du col est comme celuy d’une Beccasse : mais les aelles sont d’autre couleur : car celles de la partië voisine du corps sont blanches, brunes, & fauves. Les dix grosses pennes sont cendrees. Le dessous des aelles, & du ventre, est blanc. Aussi porte un carcant autour de la poictrine, comme celuy du Merle au collier, ou d’une Cane petiëre, qui est de rouge, jaulne, & fauve. Le dessus du col, & de la teste, le bec, & les yeux est de Perdris. Sa queuë est courte : nous l’eussions escrite comme espece de Rasle de genet, ou de Pluviër, n’eust esté que ses jambes sont couvertes de plumes comme à une Perdris blanche de Savoye, ou un Pigeon paté. Lors ne baillasmes son portraict en noz observations, l’ayants gardé pour cest endroit.