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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/303

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noyrettes, & n’y en ha que quatre de principale grandeur. Son dos estant de couleur cendree pallissante, est moucheté de blancheur, & le dessous du ventre, & des aelles est blanchastre. Les plumes de sa queuë seroyent toutes noyres, n’estoit que les deux premiëres de chaque costé sont de mesme couleur aux aelles. Il ha une petite langue quasi fourchuë. Et pource qu’il se pose rarement sur branche, ses ongles sont longuets. Sa creste luy fait avoir divers noms. Car on le nomme aussi Cassita, à Casside qui est à dire un heaume, & Galerita, à Galero, qui est à dire un chapeau. Pline nous fait entendre que les Latins emprunterent son nom Françoys pour l’exprimer en leurs langues, & ainsi changerent le nom de Galerita, en Alauda, qui toutesfois est deu à l’Alouëtte; & comme dit Suetone, Cesar donna nom à une legion Alauda, qui estoit Françoyse, pour ce, selon nostre jugement, qu’ils avoyent des coqueluchons comme chaperons d’escapuczins, à la maniëre d’un Cochevis. Voyants donc que ces mots Galerita, & Cassita, sont propres pour le Cochevis, serions d’opinion, qu’on ne nommast l’Alouëtte, Galerita, & Cassita : mais Alauda. Le Cochevis ne fut onc beaucoup plus doué pour estre propre à la cuisine : mais plus pour medecine qu’autrement. Dioscoride mesme, & duquel Galien l’ha prins, comme aussi ha fait Pline, dit que le bouïllon, dans lequel sont cuictes les Alouëttes, ou bien mangees rosties guerissent la maladie nommee Celiaque, & la cholique. C’est un oyseau peu farouche : car il hante les grands chemins, tant l’hyver que l’esté, & ne se part de noz païs. Il se resjouïst voyant les hommes approcher : & se prend à chanter. Parquoy soupçonnons faulte es exemplaires, & qu’Aristote n’ha entendu, comme on lit, que les Chochevis departent l’hyver.