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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/321

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Alpium peculiaris, luteo rostro : niger, & praecipuo sapore. Et de vray il est d’excellent manger. Il est moult criard, & se fait ouïr de moult loing.

Du Jay.
CHAP. VII.


IL EST à presupposer que les anciens ont veu voler le Jay par les forest de leurs contrees, & qu’ils luy ont imposé quelque nom vulgaire : ou bien si je Jay n’ha aucun nom ancien, qu’ils n’en ont eu cognoissance. Toutesfois pource que nous sommes en doute de le sçavoir nommer de nom Grec & Latin, il faut entendre un peu noz propos sur ceste matiere. Le Jay estant cogneu en toutes contrees, fait que nous devons confesser, qu’il n’est demeuré sans avoir esté nommé. Quand on lit Pline au quarante-deuxiesme chapitre du dixiesme livre de l’histoire naturelle, ou il parle de la Pie, oultre ce qu’il en fait deux especes, il semble qu’il en nomme une du surnom de Glandiere. Verum (dit il) addiscere alias negant posse, quam quae ex genere earum sunt, quae glande vescuntur. L’appellation Italienne de ce Jay, est cause qu’avons allegué tels mots. Nous voyons que par toute l’Italie, ils nomment les Jays, Glanderes, ou comme prononcent les Tuscans, Glandaiez. Mais voyants qu’Aristote ha dit tout cela, & que Pline ha prins tels passages de luy, qui dit au treziesme chapitre du neufiesme livre des animaux, Pica glandes cum deficiunt colligit, & in repositorio abditas reservat. Parquoy nous semble, qu’il seroit faulx d’imposer nom Pica glandaria, au Jay.