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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/324

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De la Pie.
CHAP. VIII.


ARISTOTE en ses livres des animaux ha nommé la Pie Kitta, & les Latins Pica, à la difference d’un autre, qui est nommé Picus. Il n’y ha aucune difficulté en son appellation : car elle ha de si bonnes enseignes, qu’on la peut recognoistre en touts lieux, veu mesmement qu’il n’y ha rien de plus beau que de luy voir tout le dessous du ventre blanc, comme aussi le coing de l’aelle, & tout le reste du corps, sçavoir est la teste, le dos, le col, & la poictrine, les cuïsses la queuë, & les aelles de couleur bien fort noire. Si la Pie n’avoit rien de blanc sur elle, le reste du corps seroit semblable à une Corneille : car aussi bien ha elle le bec, les jambes, les pieds, & les yeux de semblable façon. Sa queuë & longuette, & dont la plume du milieu surpasse en longueur celle des costez. Aristote tesmoigne, qu’elle peut bien prononcer les paroles. Pline ha traduit de luy ce qu’il en ha escrit. Certains genres de Pies, dit il au quarante-deuxiesme chap. du dixiesme livre de l’histoire naturelle, sçavent mieux exprimer leurs langages, que les Papegaux. Il veut aussi que quelques Pies ayent cinq doigts es pieds, que Solin ha attribué aux Papegaux : mais nous serions bien d’opinion qu’il ne fut onques veu oyseau en avoir plus de quatre. La Pie fait environ neuf, ou dix œufs. Son nid est de telle industrie, qu’il est tout couvert par le dessus, ne laissant qu’un seul petit trou pour entrer, & sortir : les autres oyseaux ne le sçavent faire en telle maniëre. Il est manifeste par ce que Pline ha escrit, que les hommes ont de touts temps aprins à parler aux Pies. Et selon iceluy, il y ha deux especes de Pies : car il ha dit au vingt-neufiesme chapitre de