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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/341

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à cause de la chaleur dedens leur jabot qui les fait sortir hors, tellement que qui les delibereroit semer, auroit grand advantage d’en prendre de ceux lá. Ils avallent ce dont ils vivent tout entiër sans le rompre, errants l’hyver par les forests, cherchants la graine de Lierre. Quelques uns leur ont donné le bruit de faire des petits deux fois l’an, comme aussi ont à la Turtrelle : chose qui est aysee à croire : car nous voyons mesmement que les Pigeons en font touts les mois une fois. Un Ramiër bastist son nid mal proprement, non trop mal aysé à trouver : Car communement il ne l’encruche gueres hault. Aristote au quatriesme chapitre du sixiesme livre des animaux, croit qu’ils vivent quarente ans, & qu’ils font leurs petits apres un an, & que à demië annee, ils commencent à s’accoupler l’un à l’autre, & qu’ils portent leurs œufs quatorze jours, & couvent autant, & sont autant à eslever leurs petits pour les faire voler. Il ha esté quelques fois veu que le Coqu ha ponnu dedens le nid du Ramiër. Il y ha certaine maniëre de les tuer qu’on nomme Charivari. C’est qu’on regarde quand ils s’en vont percher, lors qu’il fait bien obscur, lon porte à force paille allumee, à fin qu’on les puisse bien voir. Lon porte aussi plusieurs poelles, & autres metaux, & bassins à faire grand bruit : car les Ramiërs s’espoventent si fort de cela, qu’ils ont peur, & ne s’osent partir. Parquoy les arbalestriers, qui sont au dessous, leur tirent, & en tuent quelques-uns. Les Ramiërs n’ahabandonnent pas le païs du tout, mais font leurs demeures en divers endroicts selon diverses saisons, tantost en plaine, tantost en montaigne. Parquoy ne les voulons nommer passagers, comme les Bizets, qui