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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/389

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Et de fait sçachants que nul autre, dont ayons cognoissance, n’approche mieux à ceste description, que le susdit Thraupis en Aristote : disons qu’il est plus commun par tout que le Serin, & est quelque peu plus grosset, & avec son jaulne apparoist plus brun, c’est à dire que le dessus de sa teste, du dos, quelque plume de sa queuë, & les grosses pennes des aelles sont un peu plus colorees qu’elles ne sont au Serin. Mais au demeurant se ressemblent l’un l’autre. Et parce qu’il est plus commun que le Serin, aussi le nourrissons-nous plus communement, & est moins vendu des oyseleurs. Et au lieu qu’on donne de la navette au Serin, nous le nourrissons volontiers de semence de chenevis. Il ne fait tant de petits que le Serin : car il ne passe gueres le nombre de sept à huit petits pour chasque couvee.

De la Linotte, & Picaveret.
CHAP. XVI.


LA LINOTE est oyseau de petite corpulence, combien qu’il y en ait plusieurs autres de pareille grandeur. Elle est de chant moult plaisant, & n’y ha aucun oyseau qui puisse apprendre si bien en sublant ou siflant, comme elle fait. Elle peut imiter les voix humaines : & est de couleur semblable à la Paisse, & se paist de semences de chardons : quui nous ha fait souvent penser charchants son nom ancien, qu’on la pouvoit bien nombrer au reng de ceux qui sont nommez Acanthophaga. Elle est de couleur de Chastaine. Le dessus du dos est merqué de brun, & de fauve, avec du tané. Aussi ha quelques plumes es aelles qui sont tresses en long avecques du blanc, comme aussi en sa queuë. Son bec est court, & petit, de la couleur des jambes, & pieds, qui sont bruns. Nostre vulgaire ha nommé cest oyseau, ou pour la semence de lin, pource qu’elle est de la couleur, ou pource qu’elle le mange sur son herbe. Mais on la nourrist communement de semence de navette : & pource qu’elle ha le bec trop petit, ne vit pas bien de chenevis. Il y en ha