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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/414

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sont comme de l’Hirondelle privee, excepté qu’il n’y ha rien de rougeur dessus & dessous le bec : car au lieu de rouge, tout le dessous de son bec, de sa gorge, & tout le long du ventre, & jusques à la queuë, est tout blanc. Et mesmement les doigts de ses pieds, & jambes sont couvertes de plumes blanches. Soit donc acordé pour une enseigne singuliere en cest oyseau, qu’on n’en pourroit trouver aucun autre qui ait les doigts des pieds chargez de plumes : car mesmement les oyseaux de nuit, le Coc de bois, Francolin, la grande Hirondelle, & autres, n’ont rien que la jambe plumeuse. Encor y ha une tache particuliere en cestuy-cy : C’est que comme il ha le bout de la queuë des grosses pennes noires, toutes les plumes, tant dessus que dessous le cropion, sont blanches, comme au Pivoine, & Culblanc. Parquoy qui le regarde en volant, ne luy trouve du noir que sur le dessus du dos, & de la teste, des aelles, & le bout de la queuë : laquelle combien qu’on la voye fourchee, toutesfois n’ha celles deux plumes es orees ainsi longuettes, comme la domestique. Elle seule le bastist son nid en forme spherique, le couvrant dessus & dessous, n’y laissant qu’une gueule estroicte : car les autres le font ouvert par dessus en maniëre de panier. Nous pensons que c’est de ceste cy dont Pline ha entendu au mesme passage : ou il dit qu’elles bastissent leurs nids en Egypte à l’entree du Nil en la mer qu’on nomme Heraclecticum ostium, d’une masse si serree, longue d’une stade, qu’il en est inexpugnable : & qu’à peine pourroit-il estre parfait de l’ouvrage humain de telle fermeté contre l’inondation.

FIN DU SEPTIESME ET DERNIER
livre de la nature des oyseaux.