Aller au contenu

Page:Pierre Beuf - 1834 - Le cimetière de Loyasse (353851).djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ici repose Jeanne-Pierrette-Caroline Pascal, épouse de J. C. Mornand, avoué à la cour de Lyon, décédée le 27 septembre 1821 .

Le même jour enleva dans sa personne à son époux une compagne chérie ; à son amie une amie fidèle, et dans celui qui repose près d’elle un époux à son amie et un ami à son époux. Modèle héroïque de piété filiale, portant jusqu'à l’enthousiasme les vertus de mère, d'épouse et d’amie, elle joignit les qualités de l’esprit et les agrémens du caractère au noble sentiment du cœur. Communicative dans ses affections, nul ne l'aima faiblement. Ses trois jeunes enfans réclamaient ses soins ; sa triste amie des consolations ; son époux le lien de sa vie. La mort a détruit des vœux si chers, elle leur a substitué les larmes et les regrets.

Ici repose Pierre-Dominique Segaud, avocat au barreau de Lyon, né en 1784 à Montluel (Ain), marié en 1811 à Marie-Joséphine Desgranges, décédé le 27 septembre 1821.

Sa jeune épouse, victime dévouée aux larmes et au désespoir, sa nombreuse famille et ses fidèles amis lui ont élévé ce monument de leur douleur et de leurs regrets.

Orateur brillant, écrivain facile et judicieux, le beau et le vrai furent l’objet de son culte et le fruit de ses travaux. Imitateur des bons modèles, il mérita et obtint de devenir modèle à son tour.

Les vertus généreuses furent en lui ; il se distingua par son amour de la patrie et l’urbanité de ses mœurs. Disposé à bien faire non moins qu’habile à bien dire, il consacra sa voix, sa plume et sa fortune au triomphe de la justice et au soutien du malheur.

La jeunesse, les dons extérieurs, les talens, la réputation, les biens de la fortune, une épouse tendre et chérie, un fils idolâtré, une famille dévouée, des amis éprouvés, voilà les liens qui l’attachaient à la vie : ils n’ont pu l’y retenir.