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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/109

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LES OPALINES


bien, moi, je vous dis, ô rieurs imprudents,
Que ce désir ardent
Est le frémissement d’une âme peu frivole,
Qu’il est beau de vouloir,
Pour éclairer au soir
Sa couche, une auréole.

Je vous dis qu’il est beau d’aimer le jour qui luit,
D’avoir peur de la nuit,
De vouloir enfin que son nom, quand la mort tombe,
S’échappant aussitôt,
Soit l’immortel oiseau
Chantant sur une tombe.

Oh ! vivre, vivre encor et ne pas mourir tout !
Quelque part, n’importe où,
Ingénieux larron frustrant la mort immonde,
Laisser un peu de soi,
Si peu que cela soit,
Après sa mort, au monde !