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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/19

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LES OPALINES


Sous des mimosas d’or on voit danser un dieu,
Dont la chair est de pierre où les siècles se gravent ;
Et parmi le silence extasié du lieu
Se promènent des paons comme des pensers graves.

Déjà la nuit furtive au vol qu’on n’entend point
Ouvre son envergure aux gigantesques ailes,
Et tisse de velours l’espace, à petits points :
C’est comme un reposoir aux formes solennelles.

Et pour mieux méditer l’endemain qu’elle veut,
Ayant, telle une femme avant qu’elle s’endorme,
Sur l’épaule versé le lait de ses cheveux,
Elle ouvre les mille yeux de son sommeil énorme.