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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/21

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LES OPALINES


S’amoindrir chaque jour d’un peu de ce qu’on tint,
Perdre avec ses cheveux la mémoire et le reste,
S’émietter comme au vent quelque monceau de grain,
Commencer vivant de mourir — notre seul geste ! —
Quel destin !

Quel destin pitoyable auquel nul ne déroge !
Tout ce qui le rappelle à mon cœur donne froid,
Et c’est bien pour cela qu’en quelqu’endroit je loge,
Je ne puis voir jamais, sans en frémir d’effroi,
Une horloge.