Aller au contenu

Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES ÉPOQUES

Dans l’herbe fraîche du matin,
Tandis que s’effarait le cri d’un merle en joie,
Je brodais l’avenir des magnifiques soies
De mes beaux rêves enfantins.

Vers le midi, sous la lumière,
Mes fragiles espoirs vite se sont fanés ;
Comme de pauvres fleurs en mes doigts consternés,
Je les vis qui s’épétalèrent.

Mais peut-être qu’au soir — qui sait ! —
Assis sous le tilleul aux soupirs balsamiques,
Je les évoquerai, comme un vol fantastique,
Tous mes vieux rêves décédés.