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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/66

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LES OPALINES


De ce rien voltigeant maintenant dans l’espace,
Les fleurs auraient leur part et m’ouvriraient leur cœur
Pour qu’un peu de ma cendre, en tombant, y prît place
Et s’endormît sans peur.

Et le soleil qui naît et qui monte d’un geste,
En voyant du brouillard qui sent bon, le boirait,
Et dirait : « Qu’a-t-il donc ce matin ! ». — Quant au reste,
Le vent l’emporterait.

Ainsi, petites mains, aux doigts tout pleins d’ivresses,
Et vous, lèvres d’extase, et mes yeux qui trompiez,
Et vous, petits seins blancs, qu’on couvrait de caresses,
Et vous aussi, mes pieds,

En vous éparpillant dans le Grand Tout énorme,
Vous ne feriez jamais, mes chers, quoique défunts,
Que de redevenir, mais sous une autre forme,
Clarté, fleur et parfum !