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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/226

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PAR LES FEMMES.

nute, le faisait agir, sans quoi il aurait compris ceci : son ambition venait de se réveiller, ardente et affamée, et il était décidé à tout pour la satisfaire.

Dès qu’il eut franchi le seuil de l’hôtel du député, il entendit la voix de Jane Barnesse. Elle chantait dans le salon, en s’accompagnant au piano.

Jacques se souvint ; ses anciens projets lui revinrent à la mémoire : il les trouva magnifiques.

Sans hésiter, il ouvrit la porte et entra.

Au bruit qu’il fit, la jeune fille tourna la tête.

— Oh ! pardon, mademoiselle, fit Jacques feignant de l’avoir dérangée par mégarde. J’allais voir Monsieur votre père dans son cabinet, et croyant ne rencontrer personne, je m’étais permis de traverser le salon.

La jeune fille sourit et il s’inclina.

Jacques Dubanton était bien décidé à ne pas laisser échapper une si brillante occasion d’entrer en matière.

— J’espère, Mademoiselle, continua-t-il, que vous ne m’en voudrez pas de vous avoir interrompue.

— Aucunement, Monsieur.