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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/239

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PAR LES FEMMES.

y avait pris une feuille de papier qu’elle froissait entre ses doigts.

— Mon cher papa, dit-elle, après un instant de réflexion, je vais avoir vingt-deux ans, dans quelques jours.

— Et tu viens me demander de te faire un cadeau à l’occasion de ton anniversaire ?

— Vous avez deviné, mon bon père.

— Comme je te connais, ma fille.

— Seulement, fit la jeune fille avec une petite moue d’enfant gâté, le cadeau que je vais vous demander, n’est pas un cadeau ordinaire.

— Explique-toi.

— Je viens vous demander de me donner… un mari.

Le vieux Barnesse se renversa en arrière et éclata de rire. Le duc de Valcerte venait de lui apparaître : il le savait à point, c’est-à-dire ruiné, et se réjouissait à l’idée que sa fille désirant se marier, accepterait avec bonheur le premier époux qu’il lui présenterait.

— Ha ! par exemple !… s’écria-t-il. Celle- là, elle n’est pas mal !… Tu veux un mari, ma fillette. Eh bien ! mais, on va t’en donner un, et un beau encore que t’envieront toutes les duchesses de la terre.