Aller au contenu

Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
333
PAR LES FEMMES.

découvert un homonyme de du Banton. Elle avait aussitôt jugé qu’il serait nécessaire, pour éviter toute confusion, que Jacques ajoutât à son nom patronymique celui de son domaine, et il fut décidé que, dès son entrée à la Chambre, le jeune député se nommerait du Banton de Rosbec. Par la suite on obtiendrait bien un titre quelconque et la duchesse ne désespérait pas d’avoir un jour pour amant le comte Jacques du Banton de Rosbec.

Le père Barnesse laissait faire, sans rien dire et riait dans sa barbe. Il avait décerné à son gendre le titre de « roublard », qu’il tenait en grande estime.

Quant à Jacques, le héros de la fête, pas l’ombre d’un remords n’assombrissait sa félicité. Son ambition l’empêchait de voir l’infamie de sa conduite. Il n’était même pas étonné de ses succès : il était maintenant habitué à voir tous les obstacles s’aplanir devant lui. Le rêve de toute sa vie d’aventurier allait se réaliser. Il allait mettre le pied sur les plus hauts degrés de l’échelle sociale. Mais alors, la société que bien des fois il aurait voulu anéantir, cette société qu’il était sur le point de dominer, de diriger, il l’eût souhaitée plus vaste, plus étendue, pour entendre, plus