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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/342

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PAR LES FEMMES.

Il jeta son pardessus au valet de pied et commanda la voiture pour le lendemain matin, à neuf heures. Il traversa rapidement le vestibule, le salon, un petit salon, une salle de billard, un fumoir et la bibliothèque, et frappa à la porte d’une pièce située à l’extrémité du château ; c’était là que Barnesse, quand il venait habiter chez son gendre, avait coutume de se retirer pour travailler.

Le vieillard vint lui-même ouvrir la porte et fit signe à Jacques de s’asseoir. Le jeune homme remarqua tout de suite, à la lueur vague d’une lampe posée sur le bureau, que son visage était défait.

— Comme vous êtes pâle, beau-père !… Seriez-vous indisposé ?

— On le serait à moins, répondit en s’asseyant le vieillard, d’une voix sifflottante que Jacques reconnut pour l’avoir déjà entendue.

Cela ne présageait rien de bon. Entre le Barnesse d’aujourd’hui et celui en présence duquel il s’était trouvé quand il était venu demander la main de Jane, du Banton saisit une ressemblance qui le fit trembler. Seulement, à la différence de l’autre, le Barnesse d’aujourd’hui était cassé, ridé, affreusement