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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/84

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PAR LES FEMMES.

Cependant Emma exposait à sa sœur le motif de sa visite. Elle avait besoin d’une robe pour aller à un bal que donnait un étudiant.

Alcinde appuya son doigt sur un timbre : la femme de chambre entra.

— Marie, vous prendrez dans la garde-robe ma toilette pailletée que je ne mets plus et vous en ferez un paquet que vous porterez dans la voiture de ma sœur.

Elle se tourna vers Jacques et souriant :

— Entre sœurs, dit-elle, ne doit-on pas s’entr’aider !

— Assurément ! répondit Jacques qui avait perdu toute présence d’esprit et qui, les yeux baissés, tournait machinalement son chapeau entre ses doigts.

La jeune femme sourit de nouveau, du désarroi peut-être dans lequel elle voyait son interlocuteur et dont elle se flattait d’être la cause.

Emma qui avait vidé la coupe de bonbons, s’écria :

— N’est-ce pas, Margot, qu’il est joli garçon, mon amant !

La pivoine la plus pourpre ne peut donner qu’une très faible idée de la couleur dont se