Aller au contenu

Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
CHANT TROISIÈME.

L’un de l’autre au soleil va dérober la vue ;
L’ombre fuyant alors dans l’immense étendue,
Dans son cône jaloux reçoit pour l’éclipser
L’astre aux feux empruntés qui l’ose traverser :
Ainsi vous avez vu Phébé d’un crêpe sombre
Couvrir le dieu du jour et nous plonger dans l’ombre ;
Et ses feux s’éteindront par un effet pareil
Quand la terre à ses yeux voilera le soleil.
      La Lydie écoutait ces savantes merveilles
Qui jamais des Romains n’occuperont les veilles.
Empédocle, en des vers par le temps respectés (8),
Traçait l’ordre prescrit aux célestes clartés.
Cependant de Thalès émule ardent et sage,
Pythagore au savoir voue un noble courage.
Vers le Gange, dit-on, des hommes révérés
Célèbrent de Witsnou les mystères sacrés.
Il part, et le disciple est aux pieds de ses maîtres.
« Reçois la vérité de la bouche des prêtres ;
« Witsnou, dit le Brachman, est l’être universel (9) ;
« D’une fleur qui flottait sur l’abîme éternel