Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
CHANT QUATRIÈME.

Honorable toujours, avec un but utile,
Le travail assidu rarement est stérile.
Mais lorsque la nature à nos yeux indiscrets
A laissé pénétrer quelques nouveaux secrets,
Qui peut dans l’avenir en prévoir tout l’usage ?
Ainsi quand le hasard, favorisant un sage,
Vint lui montrer le fer, mystérieux amant,
Par un charme invincible attiré vers l’aimant,
Vit-il dans ce jouet, vit-il dans le prodige
De ce mobile acier que le pôle dirige,
L’essor audacieux d’un conquérant hardi,
La mer d’Atlas soumise et le monde agrandi ?
Mais depuis qu’heureux don d’une main inconnue,
L’aiguille d’Amalfi vint étonner la vue,
Qui voudrait affronter, dans un frêle vaisseau,
Sur la foi d’un tel guide, un Océan nouveau ?
Si les monts de Calpé sont les bornes du monde,
Où finit cette mer ? et, si la terre est ronde,
Comment peuvent marcher, renversés dans les airs,
D’autres mortels bannis dans un autre univers ?