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L’ASTRONOMIE.

Dites-nous, Arago, quel savant artifice
Vous a rendu cet astre et docile et propice ;
Dites-nous et son jour à cinq heures borné,
Et son axe au soleil faiblement incliné,
Ses pôles, cette nuit qui, sur eux descendue,
Six ans de ce soleil leur dérobe la vue.
Mais des ans, sur ce globe immuable en son cours,
Rien ne marque la fin, n’annonce les retours.
D’une même saison l’éternelle durée
De feux ou de frimas couvre chaque contrée :
Le temps fuit, rien ne change, et l’hiver et l’été
Y gardent à jamais leur uniformité.
Sur ce disque pourtant des ombres infidèles (23)
Étendent à l’envi leurs zones parallèles ;
Leur forme est inconstante et leur nombre divers.
Qu’y dois-je voir ? des monts ? des nuages ? des mers ?
Des taches ont paru par le temps ramenées,
Et que l’œil reconnaît après plusieurs années.
Du globe impétueux elles disent l’essor ;
Ce qu’elles-mêmes sont, nous l’ignorons encor.