Aller au contenu

Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
CHANT PREMIER.

Parmi ces feux lointains, qui roulent sur nos têtes,
Chaque jour, plus puissant, son œil fait des conquêtes ;
Des astres inconstants, qui ne brillent qu’un jour,
Son art trace l’orbite, et marque le retour.
Un mortel nous apprit qu’une force invisible
Anime et fait mouvoir la matière insensible.
Tous ces mondes brillants, dans l’espace lancés,
Attirés l’un par l’autre, y restent balancés,
Et, soumis à Newton, dans leur orbite immense
Gravitent par leur poids, qu’affaiblit la distance.
Mais quel est ce pouvoir, ce don mystérieux,
Par qui tout pèse, attire, et flotte dans les cieux ?
Quel peut être ce vide, océan de lumière,
Où tant d’astres brillants achèvent leur carrière ?
Hélas ! l’esprit de l’homme est étroit et borné
Comme le globe obscur sur lequel il est né :
Mais, tout faible qu’il est, il prend un vol sublime :
Du ciel qui l’environne il a franchi l’abîme ;
Et, de ces grands travaux, sous des lauriers en fleurs,
Uranie entretient ses immortelles sœurs.